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DIAMETRES MOYENS PERIMETRIQUE ET POLAIRE. COMPARAISON

lundi 20 août 2007, par Paul Facq

Le diamètre moyen périmétrique est défini à partir du quotient par PI de la longueur du contour de la section. Le diamètre polaire moyen est la moyenne arithmétique d’un grand nombre de diamètres régulièrement répartis angulairement et concourant en un point central qui est le barycentre du contour de la section. Leur différence, qui reste faible pour des sections quasi circulaires, augmente avec les non circularités du contour.

Rappelons que la quantité  D_p = P/\pi  , quotient par  \pi  du périmètre  P de la section, et dite "diamètre moyen périmétrique" (ou, de manière équivalente, "diamètre projectif moyen"), est exactement égale à la moyenne d’un très grand nombre de diamètres mesurés au pied à coulisse dans des directions régulièrement espacées en angle.

Le contour de la section étant représenté en coordonnées polaires par la longueur r(\theta) du rayon vecteur, le diamètre polaire moyen <D> correspond à la définition

 (1)\;\;\;\;<D>\:  = \frac{1}{\pi}\int_0^{2\pi}\!\!\!r(\theta)\,d\theta

Nous allons, dans ce qui suit, préciser la valeur de la différence  \;\Delta D\; =\;\;D_p \;-\;<D> .

En coordonnées polaires, le périmètre de la section s’exprime sous la forme :  (2) \;\;\;\;P = \int_0^{2\pi}\!\!\!\sqrt{r^2+\dot{r}^2}\,d\theta, avec \;\dot{r}=\frac{dr(\theta)}{d\theta}.

Divisons (2) par  \pi , il vient :

 (3) \;\;\;\;\frac{P}{\pi} = \frac{1}{\pi }\int_0^{2\pi}\!\!\!\sqrt{r^2+\dot{r}^2}\,d\theta= \frac{1}{\pi }\int_0^{2\pi}\!\!\!r\sqrt{1+\dot{r}^2/r^2}\,d\theta..

Utilisant le développement

 \sqrt{1+x}=1+\frac{x}{2}- \frac{1}{8}x^2+\frac{1}{16}x^3-\frac{5}{128}x^4+... avec \;\;x=\dot{r}^2/r^2 , la relation(3) peut être écrite, en utilisant la notation "valeur moyenne" <(...)>\;\;= \frac{1}{2\pi }\int_0^{2\pi}\!\!\!(...)\,d\theta, sous la forme :

 (4) \;\;\;\;\frac{P}{\pi} =\;2<r>\;+\;<\frac{\dot{r}^2}{r}>-\frac{1}{4}<\frac{\dot{r}^4}{r^3}>+\frac{1}{8}<\frac{\dot{r}^6}{r^5}>-\frac{5}{64}<\frac{\dot{r}^8}{r^7}>+....

De sorte que la différence  D_p\;-\;2<r> peut s’écrire, avec <D> = 2<r> :

 (5) \;\;\;\;\Delta D\; = \;<\frac{\dot{r}^2}{r}>-\frac{1}{4}<\frac{\dot{r}^4}{r^3}>+\frac{1}{8}<\frac{\dot{r}^6}{r^5}>-\frac{5}{64}<\frac{\dot{r}^8}{r^7}>+....

La série au second membre de (5) est une série alternée convergeant très rapidement dans les conditions de la pratique courante ( sur les bornes romaines du territoire des Lémovices, les variations relatives de r(\theta) se limitent à quelques % ). Cette convergence est suffisamment rapide pour que la série puisse être limitée à son premier terme. L’erreur commise dans l’évaluation de  \;\Delta D\;\;\; ( c’est à dire l’erreur sur la différence) est alors majorée par la valeur absolue du premier terme négligé :  \;\frac{1}{4}<\frac{\dot{r}^4}{r^3}>  .

La différence  \;D_p \;-\;<D> entre les diamètres moyens s’écrit donc approximativement :

(6)\;\;\;\;\;\;\;\;\;\underline{\overline{\left|\;\;\;\;\Delta D\;\;\approx \;<\frac{\dot{r}^2}{r}>\;\;\;\right|}}

Si le contour de la section est parfaitement circulaire, et à condition de choisir l’origine des coordonnées en son centre, r(\theta) est une constante et \dot{r} =\,0 . Il en résulte, d’après (5), que \Delta D\; = 0. Les diamètres moyens périmétrique  D_p\; et polaire <D> coïncident alors.

Avec les non circularités du contour de la section,  D_p\; et <D> divergent. Nous allons voir que leur écart augmente avec l’amplitude et avec la fréquence angulaire des oscillations du rayon r(\theta) autour de sa valeur moyenne.

Pour calculer plus facilement \Delta D , nous ferons l’approximation supplémentaire

(7)\;\;\;\;\;\;\;\;\;\;\;\;\;\Delta D\;\;\approx \;\frac{<\dot{r}^2>}{<r>}\;\;\;

justifiée par le fait que r varie peu (quelques %) et que, de plus, \dot{r} est nulle lorsque r passe par ses valeurs extrémales. Ce sont donc les valeurs moyennes de r qui ont le plus de poids dans la calcul de (6).

Le rayon vecteur r(\theta) est une fonction périodique de \theta, de période 2 \pi . Pour calculer (7), il est commode de développer r(\theta) en série de FOURIER, c’est à dire en une somme de fonctions sinusoïdales de fréquences  \frac{1}{2\pi} et ses multiples :

(8)\;\;\;\;\;\; r(\theta) =  b_0 + b_1 sin(\theta +\phi_1) + \sum_{n=2}^{+\infty} b_n sin(n\theta + \phi_n) .

Comme <sin(n\theta +\phi_n)>  =\; 0 pour n\geq1, on voit que la constante b_0 n’est autre que la valeur moyenne <r> de r(\theta). Les deux autres quantités au second membre de (8) représentent donc le défaut de circularité du contour. Le contour est un cercle parfait, de rayon r =  \;b_0, lorsque les amplitudes b_n des composantes sinusoïdales du défaut de circularité sont nulles pour n\geq1 .

La dérivée \dot{r} de r(\theta) s’écrit :

(9)\;\;\;\;\;\; \dot{r} =   b_1 cos(\theta +\phi_1) + \sum_{n=2}^{+\infty} nb_n cos(n\theta + \phi_n) .

On vérifie facilement que <(nb_n cos(n\theta + \phi_n) )^{2}> = \frac{1}{2}n^{2}b_n^{2} et que <(cos(n\theta + \phi_n) (cos(m\theta + \phi_m)> \;= \; {0} \;\;\;\; lorsque m et n sont différents.

Revenant à (7), il en résulte que :

(10)\;\;\;\;\;\;\;\;\Delta D\;\;\approx \;  \frac{1}{2<r>}\sum_{n=1}^{+\infty}n^{2}b_n^{2} = \frac{1}{<D>}\sum_{n=1}^{+\infty}n^{2}b_n^{2}.

Il est donc possible de passer du diamètre polaire moyen <D> au diamètre moyen périmétrique  D_p par une correction additive : (11)\;\;\;\;\;D_p =\;<D> + \;\Delta D\;\approx \;<D> +\;\frac{1}{<D>}\sum_{n=1}^{+\infty}n^{2}b_n^{2}.

La correction \Delta D est faible si les défauts de circularité restent "raisonnables". Expérimentalement, sur les vingt bornes romaines maintenant connues en territoire lémovice, \Delta D va de de 2 à 5 mm pour des diamètres moyens  D_p\; de l’ordre de 55 cm.

Le diamètre polaire moyen <D> , qui vaut 2b_0\; , ainsi que les amplitudes b_n des composantes sinusoïdales du défaut de circularité, sont calculables (de manière approchée) au moyen de la transformation de Fourier discrète (TFD), à partir des échantillons du contour de la section relevés au cercle gradué. Le côté approximatif de ce calcul provient du fait que le contour de la section n’est connu qu’en un nombre fini N de points d’échantillonnage. Naturellement, la précision des résultats augmente avec N. Concernant les bornes romaines en Limousin, les mesures sur le terrain nous ont montré que la valeur N = 32 (2^{5} ) est tout à fait suffisante pour obtenir la précision millimétrique nécessaire à la détermination des amplitudes b_0 et b_n. Le choix d’une puissance de 2 pour N est lié aux possibilités d’utilisation d’algorithmes courants de transformée de Fourier rapide pour ce calcul de TFD.

( à suivre )

Dernière mise à jour : 30 octobre 2012.

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